Je copie ici, en corrigeant quelques fautes d’orthographe et de style ce très joli témoignage que m’envoie Florence dont l’histoire m’a ému. Merci Florence, saches que je garde le texte plus coquin que tu m’as écrit pour plus tard mais que je compte bien le publier aussi, avec ta permission…
Mon père avait dix sept ans le jour de ces quarante.
Qui sommes nous, ma mère, pour lui jeter la pierre ?
C’est une histoire d’adultère, de parjure, de trahison,
C’est pas toute ta vie qui est par terre, il te reste la voiture et la maison.
Ainsi commençait le poème que j’écrivais à Maman du haut de mes quinze ans. J’en ai aujourd’hui trente. Père n’est jamais revenu avec le mie d’amour comme nous l’avait pourtant assuré Monsieur Koubila, problèmes d’argent, impuissance, réussite aux examens, même médicaux, résultats garantis même pour les cas désespérés.
Il faut croire que notre cas était au delà du désespoir. Maman lui a pardonné. Au Marabou, pas à mon Père. Il faut dire qu’elle est persuadée que grâce à lui nous sommes Français et à l’abris du besoin. J’ai bien tenté de lui expliquer que mon grand Frère défenseur dans un club de D1 y était sans doute pour bien plus cela n’a pas entamé sa foi. « Et comment tu crois qu’il gagne des Match ton Frère hein ? quatre saisons ans blessure, tu crois qu’on en serait là sans Koubila ma fille ? »
J’ai renoncé à la convaincre. Mon mari Médecin et Caucasien, ma maison et même notre enfant si jolie de toutes façons c’est grâce à la magie puissante de son Vaudou. Mon bac avec mention, l’école de commerce et l’embauche directe dans une grande banque d’affaires ? Elle l’avait déjà vu dans les entrailles d’un poulet ! Mais elle était quand même contente et chacun de mes succès a toujours donné lieu à une fête bruyante et colorée. Ainsi qu’à un SMS de mon Père : « BRAVO » ou « FELICITATIONS ». Jamais plus d’un mot, comme s’il croyait que nous sommes toujours à l’époque où l’on paie les textos au nombre de mots. Jamais « Voyons nous » ou « Je suis fier de toi ma fille ». Mais je me serais damnée pour chacune de ces preuves de son existence. De ma Mère je tiens une poitrine généreuse, un cul à la Beyonce et 1 mètre 80 d’une silhouette élancée d’athlète Jamaïcaine. De mon Père l’irrépressible envie de plaire ainsi qu’un goût maladif pour les aventures extraconjugales !