La petite fiction qui suit est très largement inspirée de faits réels.
Paulin avait suivi à la lettre les conseils d’un blog sur la drague au supermarché. Avant de choisir sa cible il avait repéré les lieux, essayé tous les horaires de la semaine. Sa cible faisait les courses tous les mardis après midi, vers 15 heures. Sous des faux airs de trentenaire femme au foyer mariée, il du faire un effort certain pour imaginer le potentiel érotique de cette jeune MILF. Brune, mal habillé et coiffure approximative mais, à regarder plus attentivement le cul même mal mis en valeur était prometteur et la poitrine semblait ferme et généreuse. Le vissage aurait pu être joli, voire ravissant avec un sourire à la place de l’attitude un peu lasse d’une jeune maman sans grandes ambitions.
Paulin trouvait régulièrement un plan cul sur internet mais ces aventures d’un ou deux soirs avec des filles faciles le laissaient souvent sur sa faim et il cherchait une relation plus complexe dans laquelle il s’imaginait créer avec sa proie une véritable dépendance sexuelle. Pour cela la jeune femme du centre Leclerc lui semblait constituer la candidate idéale.
J’étais la candidate idéale. Ni heureuse ni triste dans un mariage sans relief. J’étais aussi une proie facile pour le quadra souriant qui avait collé son 4×4 Land Rover vintage à ma Clio presqu’aussi défraîchie que moi. Impossible d’ouvrir ma portière et je m’apprêtais à passer par la portière passager pour regagner mon véhicule après avoir chargé mon coffre de courses. Il est arrivé catastrophé, l’air vraiment désolé, se confondant en excuses. Il s’en voulait vraiment pour la gêne occasionnée à une « si jolie femme », voulait absolument se faire pardonner n’en m’offrant un verre. Pour la première fois depuis 4 ans un homme qui n’était pas mon mari semblait me regarder autrement que comme une ménagère de moins de cinquante ans. Mais je n’étais pas prête et je me disais qu’il s’agissait sûrement d’un gros pervers dragueur de super marché. C’était le cas sauf qu’il n’était pas gros. Mais toute troublée que je fus je déclinais poliment son invitation et rentrais chez moi dans ma Clio avec la clim en panne. Ce soir là je me collais à mon mari dans le lit et faisais en sorte qu’il ait envie de me faire l’amour. Bien sûr je pensais à l’homme du supermarché Leclerc. Avec mon mari cela faisait plusieurs années que nous n’avions pas fait l’amour un mardi…Je ne me souvenais pas avoir été aussi excitée depuis fort longtemps. Sauf peut être en lisant quelque temps avant cinquante nuances de gris. La semaine passa morne et s’étirant jusqu’au week-end. Le samedi, comme environ un samedi sur deux, nous accomplîmes le devoir conjugal avec mon époux légitime. J’étais plus ardente (ou moins passive) que d’habitude. Bien sûr ce n’est pas à mon mari que je pensais…
Le dimanche matin je reprenais les tennis et le jogging pour aller courir avec la résolution de reprendre en main mon corps un peu avachi. De retour après deux heures d’effort je m’enfermais dans la salle de bains pour un état des lieux objectif. En moins d’un quart d’heure j’arrivais à me trouver laide, puis banale avec au moins 5 kilos de trop, puis potable avec toujours un beau petit cul, et enfin sexy prête à compenser les années de relâchement par une bonne volonté sans tabous à l’horizontale. Je me masturbais sous la douche jusqu’à l’orgasme en m’imaginant sucer mon amant sur la banquette arrière de son tout terrains.
Le lundi je me levais plus d’une heure avant mon heure habituelle et je sortais avec l’intention de courir aux lueurs de l’aube. Les courbature héritées de l’effort de la veille le dissuadaient et je me contentais d’une marche rapide.
Forcément le mardi suivant, je m’étais pomponnée un peu mieux que d’habitude en arrivant au Leclerc je faisais le tour du parking dans l’espoir de trouver le 4×4 Land Rover vintage. Espoir déçu je gare la Clio et récupère un chariot pour faire mon plein de courses hebdomadaire et déprimant. Une fois les courses faites je refais un tour de parking sans plus de succès et rentre chez moi légèrement déprimée.
Ce n’est que la semaine d’après que mon mystérieux fantasme du Leclerc réapparaît sur le parking du Leclerc alors que je suis en train de prendre un chariot. Il me demande si je n’ai pas un jeton et me reconnaît : « Mais c’est vous la jolie femme que j’ai malencontreusement bloquée la semaine dernière ! »
-« Non, moi c’était il y a deux semaines… »
-« Heu…oui, pardon, effectivement. Mais bon, en tous cas c’est bien vous ! »
-« oui… »
-« Et j’imagine que c’est toujours non ? »
-« Non pour quoi ? »
-« Pour me laisser une occasion de me faire pardonner… »
-« Vous, vous avez de la suite dans les idées ! »
-« Je prends ça pour un oui alors? »
-« Un peut être… »
-« Bon, voilà ce qu’on va faire, je vous donne ma carte, vous avez mon portable, faites moi un SMS pour me dire d’ici mardi prochain… Là j’ai des courses à faire et je sais que vous avez des surgelés à mettre à l’abris. Allez, filmez vite jeune fille, à la semaine prochaine… »
Et il me plante là, au milieu du parking Avec mon cadi.
Jeune fille…Il m’a appelée jeune fille !
Je fais mes courses le cœur battant, m’attendant à le recroiser à chaque rayon. Mais plus aucune trace de lui, ni dans le magasin, ni après sur le parking. Je vérifie comme une idiote quinze fois que j’ai bien toujours sa carte de visite avant d’avoir l’idée d’en faire une photo par sécurité et d’enregistrer le contact dans mon iPhone sous « Paulin ». A cette époque je ne suis pas aussi prudente que maintenant. Surtout il ne s’est encore rien passé et mon mari se désintéresse totalement de mon iPhone.
Je rédige au moins 30 SMS dont aucun ne me semble convenir. Finalement, juste avant de me coucher j’envoie : « Bonsoir, ok pour un café mardi prochain☺️. »
A peine envoyé avec le smiley qui rougit je me maudis. Smiley qui rougit, il va me prendre pour une adolescente attardée !
Bien évidemment aucune réponse avant le lendemain 10h : « Mardi 15h, bar de l’hôtel mercure à 2km du Leclerc ? »
Le bar de l’hôtel Mercure. C’est chaud quand même. Mais à quoi est-ce que je m’attendais ? Un type qui m’aborde au supermarché c’est pas pour jouer au Scrabble…
Je suis complètement perdue. Je ne peux pas me cacher que j’en ai envie mais de l’envie à l’action le pas n’est pas si facile à faire.
En fait de sms nous communiquons plutôt par WhatsApp. J’imagine qu’il doit voir le message : « Xxx est en train d’écrire » régulièrement s’afficher pendant toute la journée. Mais je n’ose envoyer aucun des messages que j’essaie sur mon iPhone. Je rêve et je redoute en même temps qu’il m’envoie un nouveau message de relance. Mais rien. La balle reste bien dans mon camps. Mercredi soir arrive et je me couche à 23h sans avoir trouvé quoi répondre, ni même décidé si je dois répondre.
A trois heure du mat, ne trouvant pas le sommeil je quitte le lit conjugal pour le canapé du salon et mon iPhone. J’envoie le message qui scellera mon destin : « Vous dormez ? »
…Paulin est en train d’écrire…
« Non, et vous 😂… »
« J’arrive pas… »
« ??? »
« Je ne sais pas quoi répondre à une invitation…suspecte… »
« suspecte ? »
« Disons équivoque… »
« équivoque ? »
« Vous êtes pénible à répéter mes fins de messages. Vous voyez très bien ce que je veux dire… »
…Paulin est en train d’écrire…
…Paulin est en train d’écrire…
« Si vous m’écrivez à trois heure du matin, j’imagine que je ne vous laisse pas indifférent. Je ne vais pas vous mentir, vous me plaisez beaucoup. Mais je ne voudrais pas vous inquiéter, je vous promets que je n’ai pas envie de compliquer votre vie et qu’un peu de temps de votre vie l’après midi à votre convenance feraient très bien mon bonheur… »
« vrai ? Pas de risque ? »
« Promis juré »
« Et vous n’allez pas me demander de faire des trucs bizarres ? »
« Ah, ça, très chère, vous verrez, je ne peux rien promettre…mais si je vous fais peur on peut aussi en rester là… »
A mon tour de rester de longues minutes sans savoir quoi écrire. Pour qu’il voit que je ne suis pas partie je tape et j’efface des choses sur mon iPhone. J’imagine qu’il a le message : xxx est en train d’écrire…
-« On peut continuer à s’écrire. J’ai jusqu’à quand plus vous répondre pour Mardi 15h ? »
-« Mardi 14h59…Mais je sais déjà que vous viendrez… »
Paulin est en train d’écrire…
-« Je peux me permettre une question un peu personnelle ? »
-« Allez y… »
-« Vous m’écrivez d’où ? »
-« Canapé du salon… »
-« Vous êtes nue ? »
-« Non, en pyjama. Pas du tout sexy, désolée de vous décevoir 😂 »
-« Je ne suis pas déçu, c’est très bien qu’on se dise la vérité…Moi je suis nu et aussi dans mon salon. »
Paulin est en train d’écrire…
-« Et ne dites plus jamais que vous n’êtes pas sexy. Moi je vous trouve très sexy. Il est en quel tissu votre pyjama ? »
-« C’est un pyjama d’homme, en lin à rayures bleues, j’ai que le pantalon. »
-« Vous êtes seins nus alors ? »
-« oui… »
-« Et vous disiez que vous n’étiez pas sexy ! Menteuse ! »
-« Je n’ai pas menti, c’est vrai, je ne me trouve pas sexy. J’ai des kilos en trop et des cheveux filasses. Et je suis pas maquillée.»
-« Tss Tss, pas de cela entre nous, si je vous dis que vous êtes sexy vous êtes sexy ! »
Paulin est en train d’écrire…
-« pour la coiffure et le maquillage je suis certain que vous pouvez y remédier d’ici mardi en plus. Quand aux soit disant kilos en trop…et bien…je saurai être magnanime…si vous faites quelques efforts…et, qui sait, vous et moi c’est peut être le début d’une longue histoire…clandestine… »
-« Qui sait… »
-« Vous voulez bien mettre la main sur votre pantalon de pyjama ? Entre vos cuisses que je trouve très belles ? »
-« heu…ok… »
-« Pas dans le pyjama hein ? Sagement à l’extérieur. Ok ? »
-« Ok… »
-« Appuyez un peu, tout doucement… »
-« Ok, j’appuie »
-« Bien…massez légèrement maintenant… »
-« Je fais comme vous dites…J’aime… »
-« Continuez à masser doucement jusqu’à ce que je vous écrive quoi faire ok ? »
-« Ok »
quelques minutes s’écoulent, j’ose à peine masser plus fort. Je l’imagine avec moi sur le canapé.
-« Vous êtes toujours là ? Vous vous massez encore doucement comme je vous l’ai demandé ? »
-« Oui »
-« Je vous croie, serrez les cuisses en gardant la main pressée. »
-« je serre »
-« Bien…Je suis fier de vous. Ne redites jamais que vous n’êtes pas sexy, je vous laisse, bonne nuit et à mardi 15 heure donc… »
-« À mardi… »
Que pouvais-je répondre d’autre ?
N’hésitez pas à commenter et à m’encourager si vous voulez la suite…
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