110 km/h, je sais c’est mal sur une départementale limitée à 80, mais je ne vais pas vous mentir. Perte soudaine de direction, bruit d’enfer et tressautements. Je m’arrête en catastrophe sur le bas côté avec peu d’espoir sur l’état du pneu avant droit du 4×4 de mon mari.
Je déteste le 4×4 de mon mari. Un vieux mais rutilant Mercedes classe G500 lourd et pataud malgré quelques centaines de chevaux sous le capot. Autant je sais changer seule la roue galette de ma Fiat500c autant lorsqu’il s’agit d’une crevaison avec le tank de monsieur mon mari je suis un peu comme une poule de luxe devant un couteau en argent. Ce midi là de fin juillet le soleil est de plomb sur le bord de la départementale et, bien sûr, le pin parasol qui offre un peu d’ombre et de fraîcheur à la mauvaise idée d’être à 100m de l’autre côté du faussé de toutes manières. Plus de batterie sur l’iPhone (ça m’apprendra à passer des heures en chat 4g et à oublier mon chargeur à la maison).
Le temps de trouver le triangle et de marcher cinquante mètres aller puis retour sous le cagnard pour le positionner mon débardeur est trempé de sueur.
Les cinq bonnes minutes à me battre avec le cache roue accroché au coffre pour comprendre comment on l’enlève me laissent tellement en nage qu’on dirait presque que je me suis baignée sans enlever mon petit short en jeans. Malgré la demi bouteille de San Pelegrino qui me restait je suis à la limite de l’insolation. La voiture de mon maniaque de mari est vide de chez vide. Pas une couverture de survie ou mer un sac de courses que j’aurais pu bricoler en chapeau de fortune pour me protéger la tête.
Je trouve aussi le cric et l’adaptateur pour les écrous antivol. Je dois peser de tout mon poids pour débloquer le premier écrou car je n’ai aucune envie de niquer mes sandales Tropeziennes. Mais même en forçant comme une folle mes soixante kilos toute mouillée ne suffisent pas à faire bouger d’un millimètre les boulons serrés à bloc. Une camionnette et deux voiture frôlent la Mercedes sans s’arrêter. Il faut dire qu’étant du mauvais côté je ne suis pas visible. Je pensais naïvement que le triangle posé en amont suffirait à motiver une bonne âme mais cela ne semble pas être le cas. Alors je décide de changer de stratégie. J’installe le cric à l’avant côté conducteur, à l’opposé du pneu éclaté. Dès que je vois une première voiture arriver au loin je prends la pause mi penchée, mi accroupie, en faisant semblant de tourner la manivelle de cric. Bingo, la 3008 me dépasse à faible vitesse et s’arrête un peu plus loin sur le bas côté pour finalement me rejoindre en marche arrière.
Je prends soin d’échancrer un peu mon débardeur moite de sueur. J’ai les tétons qui pointent dessous cela fait longtemps que j’ai enlevé mon soutien-gorge car je crevais littéralement de chaud. Le type qui sort de la 5008 à l’air complètement ahuris en me voyant et il lui faut quelques secondes avant de bredouiller pitoyablement : « heu bonjour, vous avez besoin d’aide ? »
-« oh oui ! Vous êtes mon sauveur. En plus je viens juste de me rentre compte que j’ai mis le cric du mauvais côté j’étais justement en train de l’enlever ! »
Il se penche pour regarder mon pneu avant droit à plat de l’autre. J’en profite pour checker ses fesses. Mon sauveur n’est pas un top model mais il est quand même plutôt pas mal. La quarantaine ou peu être la cinquantaine bien conservée. Rouquin, cheveux bouclés board short, chemise Hawaiienne et tongs havaianas. Pas vraiment mieux équipé que moi pour décoincer un écrou serré à coup de pieds. Malgré la situation je ne peux m’empêcher de l’envisager en mode salope adultère. Il porte une alliance et son modèle de voiture, une 5008 à trois rangées de sièges, me fait soupçonner plusieurs enfants. Au moins trois, voire quatre ou cinq. Il n’est pas spécialement athlétique mais pas bedonnant non plus. Souriant en tous cas. A mon avis pas le genre de type qu’on drague de manière lourdingue en mode Blonde nymphomane. Si ça se trouve il aime sa femme et lui est fidèle. Ce genre de spécimen existe !
Malgré ma bonne volonté et mes avantages indéniables la probabilité que je reste pour cet homme un fantasme masturbatoire est grande. Surtout je ne sais pas du tout comment m’y prendre et la première priorité reste quand même de changer cet putain de roue.
Soucieuse de montrer que je ne suis pas une godiche incompétente j’installe moi même le cric du bon côté et commence à tourner la manivelle.
-« Attendez, je pense qu’il vaut mieux débloquer les écrous avant de lever la roue. »
Je lui tends la clef : « Tenez, prenez la clef à…pipe. »
Je baisse les yeux faussement gênée sur le mot pipe.
Il lève un sourcil mais ne relève pas le bon mot.
Comme moi un peu plus tôt il pèse de tout son poids sur la clef et malgré deux trois dizaines de kilos de plus que moi il ne parvient pas à débloquer le premier écrou.
Il force mais sans succès et sa chemise hawaiienne est vite aussi trempée que mon débardeur.
Je m’accroupis à côté de lui : « Peut-être qu’à deux ? »
-« Le manche est un peu court, pas sûr qu’on y arrive. Je suis vraiment désolé. Je peux appeler une dépanneuse si vous voulez. »
-« Oh, non, mon mari va me le reprocher si j’appelle une dépanneuse juste pour un pneu crevé…Peut être que si vous vous mettez derrière moi on peut peser à deux non ? »
Je me place devant lui et empoigne le manche à deux mains. Derrière moi il place ses bras autour de moi un peu gêné et nous poussons en même temps : « un, deux, trois ! » l’écrou cède enfin et il tombe un peu sur moi. Il se relève vite gêné. « oups, pardon, tout va bien? »
-« Oui, ça va. Plus que 4. »
Je prends soins de me coller le plus possible à lui en me redressant. Il s’écarte poliment mais avec un petit temps de retard qui me fait penser qu’il aurait bien aimé resté collé contre mon petit cul s’il avait osé.
Nous reprenons nos efforts sur le second écrou : « un, deux, trois! »Je fais exprès de ne pas forcer au moment du trois et il se retrouve forcément pressé contre moi. C’est très excitant. Je pèse de mon poids avec un temps de retard et l’écrou cède comme le premier. Il ne me tombe pas dessus cette fois-ci.
-« Allez, encore trois. »
J’ai très chaud et ce n’est plus uniquement à cause du soleil.
Le troisième écrou cède sans que nous avions à forcer ce qui me déçoit un peu.
-« Au fait, moi c’est Lucie, et vous ? »
-« Olivier. »
L’avant dernier nous donne plus de fil à retordre et nous devons peser vraiment de tout notre poids. Quand il cède enfin Olivier est en nage contre mon dos. Même habillés tous les deux nos sueurs se mélangent dans l’effort.
-« Courage Lucie, on arrive au dernier. »
-« ah ? Dommage, je commençais à y prendre goût… »
Je me redresse un peu en me cambrant légèrement pour qu’il sente mon petit cul juste emboîté comme il faut là où il faut. Mais il croit peut être à un faux mouvement ou c’est un vrai fidèle car il se recule légèrement plutôt que de me coller comme l’aurait fait n’importe quel mec normalement constitué.
Le dernier écrou vient tout seul et je perds toute raison valable de me coller à lui sans passer pour une folle complètement nympho. Les vraies nympho hystériques ça effraie plus souvent que ça n’excite…
Je le laisse lever la voiture avec le cric et finir de changer la roue de la voiture de mon mari. J’ai peur de laisser passer ma chance alors je me console en l’observant sans vergogne de dos. Et en me creusant la tête pour trouver un moyen de faire tourner la situation à mon avantage. Je suis quasi certaine qu’il en a envie. Mais un mec marié assez bien foutu et apparement bien dans ses pompes rencontré par hasard, même pour une bombe sexuelle comme moi c’est pas si facile que ça à faire basculer.
Nous rangeons le cric trempés de sueur, et les mains noircies. Je l’aide à porter la roue qui fait son poids sur l’arrière du 4×4. Un instant il semble fasciné par les gros seins qui pointent, nos regards se croisent, je tente mon plus beau sourire mais il baisse détourne le regard. J’ai une envie furieuse de l’embrasser et bien plus vous vous en doutez. Quand il fini de fixer le cache roue et se retourne je me jette à son cou et le serre fort contre moi : « Oh merci, merci, je ne sais vraiment pas comment vous remercier ! »
En fait je sais très bien comment le remercier et cela implique de passer sur la banquette arrière et de mettre au passage la clim a fond car j’en peu plus tellement j’ai chaud. Il passe enfin les mains derrière mon dos et descend doucement mais sûrement vers les fesses.
Yes !
Je reste serrée contre lui pour qui sente mon ventre plat et les gros seins. Pas de doute au niveau de mon petit short trempé, il bande.
Re-yes !
Vibration, TUDOUTUDOUTUDOU. Et crotte, son IPhone. Il s’écarte de moi pour le prendre dans sa poche arrière. Puis le montre l’écran l’air désolé. Photo de profil de sa femme et ses gosses. Une nana au sourire niais mais jolie quand même je dois l’avouer. Et trois rouquins avec les mêmes cheveux frisés. Il s’éloigne un peu pour répondre au maudit appel téléphonique.
Quand il raccroche enfin je mets mes mains sur ses épaules : « où on en était ? »
-« nulle part je crois »
-« Tu crois ? »
-« J’en ai très envie mais hélas j’en suis sûr. »
-« Tu sais pas ce que tu rates. »
-« Je crois que si. »
-« Non, je penses que t’en a même pas idée… »
Et il me plante là comme une conne en retournant vers sa caisse.
Vite, trouver un truc pour le retenir.
-« Attends ! Tu me prêter ton portable au moins ? que j’appelle chez moi ? »
Il me tend son iPhone. J’hésite à m’enfuir avec dans ma voiture en le mettant au défi de venir le chercher. Mais je sens que c’est mort. Du moins pour cette fois. Je me contente d’appeler non pas mon mari mais mon propre numéro de portable. Comme je n’ai plus de batterie ça sonne dans le vide. Je crée un nouveau contact : « Lucie SITUCHANGESDAVIS »
À ce jour ça va faire plus d’une semaine. Et il ne semble pas avoir changé d’avis. Comme j’ai toujours son numéro en appel manqué, ce matin j’ai tenté un petit message WhatsApp : « Parfois les occasions manquées se représentent si l’on force le destin… »
Instantanément les deux petites circules bleues m’ont indiqué que mon message avait été lu. Olivier ROUXDESECOURS est en train d’écrire… mais pas de message puis plus rien… puis seulement une heure après : « Parfois, mais pas toujours, mais qui sait ? Peut-être qu’un jour… »
Je n’ai pas encore répondu. Vous feriez quoi si vous étiez à ma place ? Vous auriez fait quoi si vous aviez été à la sienne ?
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